11 septembre 2001

Il y a dix ans déjà...

Je me souviens de ces fameux attentats du 11 septembre.

Je me souviens de ces images terribles qui repassaient en boucle à la télé.

Je me souviens comment on étais tous choqués

Je me souviens de ta petite bouille toute triste

J eme souviens de ta mine catastrophée.

Je me souviens de tes larmes , du haut de tes 9 ans

Je me souviens  , c'était juste avant de t'emmener à l'arrêt de bus , ce matin-là.

Je me souviens d'avoir demandé pourquoi tant de pleurs

Et , toi de me répondre en sanglotant

" Mais Tonton Arnaud va partir à la guerre!!" (Mon frère était alors militaire)

Je me souviens d'avoir réconforté en te disant que non Tonton n'ira pas pas à la guerre.J'avoue que je n'en étais pas moi-même convaincue , tant de bêtises peuvent si vite se répandre.

Je ne sais pas ce qui se passait dans ta petite tête , mais pour avoir pensé  ça , tu  étais déjà un petit garçon avec beaucoup de ressources.

Je me souviens que le fait que ton oncle pouvait partir à la guerre t'avait certainement plus traumatisé que la chute des tours jumelles.

Est-ce un hasard si quelques années plus tard , tu serais fan d'un groupe de rock qui chanterait " Jumper "

Je ne saurais le dire mais jamais je n'oublierais ce jour-là et ta frimousse toute déconfite et cette empathie pour ton oncle.

Je n'oublierais jamais rien de Toi...

4 mois.....

Je n'aime pas les décomptes et pourtant même si je pense à toi chaque jour, le 8 de chaque mois me ramène une fois de plus à ton absence.

Un mois de plus sans toi , sans ta frimousse , sans le son de guitare ,sans ta voix...

Un mois de plus sans pouvoir t'embrasser ou t'engueuler.

Un mois de plus à souffrir de ton absence

Un mois de plus à pleurer en silence

Un mois de plus sans vraiment réaliser

Un mois de plus qui me sépare de ta présence

Un mois de plus à me demander comment je peux encore vivre sans toi...

Et pourtant, je réussis à survivre parce que je te fais  faire vivre..

Et tant que tu vivras à travers mes souvenirs ; j'aurais une raison de m'accrocher à ce souffle de vie parce que mort ou vivant , tu es ma raison de vivre.

 

Texte pour le Baptême de Quentin

Dans l'esprit de chacun , un petit enfant est synonyme de Pureté et d'Innocence.
Mais nous savons bien qu'en grandissant , il sera confronté à ce monde dur et cruel où le Mal s'y est fait une place de choix::
Racisme, Intolérance, Injustice , Mensonges  sont légion.
Mais nous savons aussi que le Bonheur peut exister si nous le voulons vraiment et si nous choisissons la meilleure route.
Nous; Parents, Grand-parents et Amis , nous nous engageons à guider cet enfant sur cette route pleine d'embûches.
Nous l'aiderons à se relever lorsqu'il tombera
Nous l'aiderons à aimer lorsque la haine l'envahira
Nous l'aiderons à croire lorsqu'il doutera
Nous l'aiderons à s'ouvrir aux autres...
Afin qu'il deviennes un Homme , digne de ce nom, Artisan d'un monde plus juste où Joie et Bonheur seront plus forts que le Mal.

 

 

Aussi étrange que cela puisse paraître , j'ai écrit ce texte le 14 mai 1992

Obséssion?

Non ; je ne fais pas une obséssion sur mon fils , j'essaye de vivre tant bien que je peux malgré mon chagrin.

Je travaille chaque jour et j'ai quand même une vie sociale au dehors.

Je m'occupe de mes deux autres fils qui sont près de moi et ensemble , nous préparons la rentrée.

Je me préoccupe aussi de ma fille qui doit bientôt accoucher de ma petite-fille.

J'achète des petites choses en attendant sa naissance.

Je m'intéresse aussi à mon petit-fils Timothée qui du haut de ses 3 ans et demi devient un adorable petit bonhomme ;plein de vie.

La vie est toujours là et même si pour presque tout le monde , elle a repris son cours normal , sachez que pour moi , ce ne sera jamais plus le cas...

 

Imaginez juste un instant que vous perdiez un enfant , pensez-vous sincèrement qu'au bout de 4 mois , votre vie serait toujours la même?

Bien-sûr que non!

Alors si j'ai crée un espace spécial pour lui sur FaceBook , c'est juste pour partager avec les gens qui l'on connu , aimé un peu lors de son cours passge ici-bas.

 

Si j'ai crée ce blog totalement consacré à lui , c'est afin de publier mes états-d'âme.

Je ne deviens pas folle , je garde les pieds sur Terre et je fais lentement un pas de devant l'autre , jour après jour avec ce lourd fardeau en moi.

 

Même si je pleure chaque soir en silence , c'est mon affaire et je fais avec.

Si je donne l'impression d'être hantée par mon fils , ce n'est peut-être pas complétement faux , mais je ne me renferme pas sur moi-même.

Publier des photos ou des articles sur Quentin , me fait beaucoup de bien et je n'arrêterais pas , c'est ma thérapie

C'est sans doute mieux que de sombrer dans l'alcool ou la drogue , encore qu'un petit joint de temps en temps , ne me tuera pas...

 

Je ne demande à personne de me comprendre parce que personne ne le pourrait , sauf les personnes à qui c'est malheureusement déjà arrivé.

Pour les autres , c'est inutile de me juger ou de me plaindre parce que d'une part je m'en fou et ensuite ça ne m'aidera pas non plus... je n'ai  besoin ni de pitié ,ni de jugements.

Qu'on se le dise!!!!!!

 

 

L'Amour maternel

Comment expliquer mon Amour de maman pour mon fils; Cet Amour là si intense et absolu qui se crée dès le moment où  j'ai su que j'étais enceinte.

 

Pourtant , j'ai douté mille fois avant de me décider à avoir cet enfant , je me suis posé mille questions car j'avais déjà ma Poupoune à qui tout mon Amour était déjà destiné.

Je l'aimais si fort que je ne savais pas si je serais capable d'aimer un autre enfant aussi fort...

Je me suis quand même lancé à l'aventure et j'ai eu Quentin.

Bien-sûr , pendant la grossesse , un lien nous unissait déjà.

Je l'ai vécu sereinement puisque je travaillais alors dans une super famille dont le papa était medecin généraliste et la maman , gynécologue.

Je pouvais donc avoir les réponses aux mille questions .

Tout s'est merveillement passé et ce beau bébé a montré le bout de son nez , le 14 mars 1992 à 16h à la maternité de Laon dans l'Aisne.

A l'instant même où je l'ai eu tout chaud sur mon ventre , les larmes ont coulées , des larmes de bonheur et d'Amour.

Dès cet instant magique , le doute s'efface complétement pour laisser place à un doux flottement.

Alors je comprenais que mon coeur avait suffisamment d'espace pour aimer plusieurs enfants, que l'Amour maternel  grandissait  avec le nombre d'enfants et que tous y avait et auront leur place.

 

Cela devenait une évidence , et tous les doutes que j'avais pû avoir me semblaient si stupides ...

Au fur et à mesure que mon fils avançait dans la vie , je l'aimais de plus en plus ,j'étais à ses côtés , je le chérissais comme toute les mamans le font .

Il devenait plus important que ma propre vie.

Chaque étape de sa vie était unique pour moi , chaque pas franchi était une victoire sur la vie...

Je continuais de l'aimer , en l'encourageant , le grondant parce qu'il faut bien l'avouer , il y a aussi des moments difficiles et en Amour , ça devient encore plus compliqué car une maman veut toujours le meilleur..

Il me semble avoir fait de mon mieux , j'ai toujours respecté ses choix et je n'ai pas eu de grosses déceptions.. j'ai toujours eu tendance à relativiser , alors même s'il a fait des bêtises , ce n'était pas la fin du monde;L'essentiel étant qu'il en tire les bonnes leçons.

 

 

Aimer ne signifie pas non plus tout céder ou tout accepter.Il ya eu des heurts entre nous, mais je ne regrette pas la façon dont je l'ai élevé parce qu'il était devenu un jeune homme plutôt bien dans ses baskets.

La chose la plus importante était que nous communiquions , nous étions très complices et très proches et nous savions que chacun pouvait compter sur l'autre.

Vivre 19 ans à ses côtés a été une magnifique aventure , trop courte hélas..

Ce lien qui nous unissait et qui nous unit encore au délà de la mort est indestructible , rien , ni personne ne pourra se mettre entre.

Personne ne pourra l'aimer autant que je l'aime , c'est ainsi...

C'est un Amour non-négociable et sans condition...

J'éprouve cet Amour-là pour Priscilla , Pierrick et Erwan aussi...

C'est juste l'Amour Maternel...

 

 

 

 

 

Sors de moi!...ou pas

Je n'en peux plus , je ne dors plus...

Plus on s'éloigne dans le temps et plus , j'appréhende les soirées et le moment fatidique du coucher devient alors un vrai parcours du combattant..

 

Je lutte pour restée éveillée , afin de reculer cette ultime échéance.

Cependant il me faut bien prendre du repos.

Je repousse heure après heure ce moment car je sais alors que le sommeil ne viendra pas.

 

Je sais que lorsque mes yeux se fermeront , tu apparaitras et mes pensées erreront infiniment, bousculant ainsi mes neurones ...

Ma matière grise se mettra en marche , cherchant à comprendre...encore et toujours...en vain.

Je te verrais luttant contre le courant et les vagues et mes larmes couleront et je me maudirais une plus fois de plus.

 

Je te verrais  encore souriant et plaisantant , et mon chagrin redoublera de réaliser une fois de plus que tu n'es vraiment plus là..

 

Je n'essayerais même pas de te chasser de mon esprit, mais il faut avouer que tu ne m'aides pas.

Quand bien  même,je le voudrais , je ne peux pas car tu es omni-présent.

 

L'été s'achève doucement , une nouvelle rentrée se profile à l'horizon ..mais moi je suis bloquée , je suis en stand-by.

Je n'arrive plus à me projeter dans l'avenir...je n'arrive plus à dormir une nuit complète...

Demain me fait terriblement peur car ma peine semble empirer et de voir bientôt tout ces jeunes gens semblables les uns aux autres , déambulant bruyamment dans les couloirs du lycée ou au self ,me rappelle tant ton absence.

 

La peur d'en croiser un qui te ressemblerait ne fait qu'accuentuer ma crainte du lendemain.

 

J'ai parfois envie de crier " Sors de moi!" mais tiraillée entre l'envie de te revoir et la peur de t'oublier, je n'ose pas.

Tu restes là , ancré en moi , comme une bouée de sauvetage et même si je dois dormir seulement deux heures par nuit; je ne veux pas que tu sortes de moi..

 

Même si je suis submergée par la fatigue , je veux que tu restes auprès de moi...

Je veux me noyer dans tes souvenirs jusqu'à la dernière brasse.