16/08/2011
Survie
Note écrite le 15 juin 2011
Je viens de passer un superbe week-end avec mon chéri . Après 10 mois d'attente , ces retrouvailles furent magiques . Ballades et rires furent au rendez-vous. J'avais presque l'impression d'être heureuse , je l'étais certainement , j'avais l'esprit occupé et je devrais être comblée , pourtant je ne peux m'empêcher de penser qu'il me manque quelque chose ou plutôt quelqu'un.
Je suis désormais convaincue que jamais plus , je ne serais complétement heureuse.
Bien-sûr , je ris , je plaisante , je survis tant bien que mal.
Je peux prétendre que tout va bien , mais il n'en ai rien.
Malgrè moi , je suis malheureuse .
Je sais que je suis en parfaite contradiction avec ce que j'ai déjà pû écrire mais si j'écris , c'est pour sortir tout mon mal-être , ma douleur , mon chagrin , afin d'éviter de m'écrouler.
J'ai conscience que cela peut aussi faire mal aux gens qui me lisent ; ce n'est pourtant pas le but.
J'ai juste besoin de cet espace pour m'exprimer , alors peut-être , avez-vous la sensation que je ressasse mais il n'en ai rien.
Je sais que tout le monde fait son possible pour me distraire , me changer les idées, m'encourager aussi, il n'empêche que personne ne peut se mettre à ma place et il est inutile de me répéter toujours les mêmes choses car je suis lucide et je le sais parfaitement.
Je suis reconnaissante pour toutes ces gentilles et délicates attentions ; mais sachez-le , c'est Ma Douleur , c'est Ma peine , Ma Croix que je dois porter jusqu'à la fin de mes jours.
C'est ainsi.
Je n'arrive pas à hurler et Dieu seul sait combien c'est douloureux.
Parfois je ne fais rien de spécial , et soudainement ma gorge se noue , une boule au ventre me prend et une envie de crier mais ça ne vient pas et quelques larmes viennent couler le long de mes joues...
Ca ne dure jamais très longtemps , mais c'est récurrent.
Au détour d'une pensée ,sans raison apparente, ça monte en moi indiciblement.
Alors même que j'écris cette note , les larmes sont au bord des yeux.
Mais ce n'est pas pour faire pleurer dans les chaumières , ni pour un quelconque audimat , c'est simplement pour essayer d'aller mieux.
Quelqu'un m'a écrit un jour que ces larmes-là sont des larmes d'Amour.
Je ne saurais les qualifier, je sais juste que j'ai mal , très mal .
J'aimerais savoir écrire comme les poètes pour décrire cette souffrance.
Mais je ne sais que répéter que j'ai mal et que je dissimule tout ça derrière un masque de clown.
Le bonheur est un mot banni de mon vocabulaire , non pas que je le fuis ou que j'en ai plus le droit; c'est juste un concept impossible.
Lorsque que l'on vous coupe un membre , on peut toujours vous mettre une prothèse , vous continuer à vivre "normalement " mais lorsque vous perdez un enfant , rien , ni personne ne pourra jamais le remplacer, aucune prothèse , ni aucune greffe ne comblera ce manque , cette absence .
Une partie de mon être est morte avec mon fils , c'est ainsi...
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