15/12/2011
Mensonges et Apparences
Je relis souvent ce que j'ai écrit depuis le 18 mai dernier , 10 jours seulement après ton départ.
Je crois alors que je ne réalisais pas vraiment ce que je vivais et même si je pense toujours sincérement ce que j'écrivais ; il faut bien avouer que depuis...j'ai traversé des phases de doute et encore maintenant..
Je réalise qu'en fait j'étais forte et je pensais beaucoup aux autres..je tentais de les réconforter en me montrant courageuse...
J'écrivais pour me libérer , pour parer à l'angoisse qui me rongeait.
J'avais ce besoin de m'occuper des autres , afin qu'ils ne soient pas tristes ..et surtout qu'ils pensent que j'allais bien.
Je me mentais à moi-même...
Je viens de le comprendre...
Je suis mal , j'ai mal, je fais du mal, tout va mal...
Je broye du noir.
Je me prends encore une claque..et finalement je constate que petit à petit , je rentre dans une sorte de dépression ; accentuée par des galères du quotidien..
Parce que je me suis laisée aller , malgré moi sans le montrer ...
Toujours paraître , toujours aller de l'avant...à fond , rire , prétendre , mentir...continuer à survivre ....mais où cela me mène-t-il?
Vers le bas , encore et encore ; mais je ne le voyais pas , pas vraiment.
Je constate que je ne vais pas m'en sortir ; mes relations avec les autres , particulièrement au travail se dégradent et je ne supporte plus rien.
D'entendre constamment" qu'il faut être forte "," qu'on est là si tu as besoin "," sois courageuse" , "bats-toi,pour tes enfants"...sont des leitmotivs qui m'agacent de plus en plus parce que même si la sincèrité est réelle...j'en ai marre...
Je deviens méchante et cruelle ; j'ai des envies de meurtres , trop lâche pour me foutre en l'air et non ce n'est pas du courage , juste de la lâcheté , de la peur , de l'angoisse.
Mon fils me manque et je n'accepte toujours pas sa mort..c'est ainsi.
Bas les masques!
Il est temps de regarder les choses en face
Jamais je ne guérirais
Tout ça c'est du barratin
Je n'en verrais jamais la fin
Les belles phrases pour réconforter , pour tenter d'accepter l'innacceptable ..tout ça sont des leurres
Je suis perdue
Je ne suis plus la même
Les gens ne comprennent pas parce qu'ils doivent se dire qu'au bout de tant de mois , la souffrance doit s'être apaisée
Foutaises!
Elle est bel et bien toujours présente
Omni-présente
Dévorante
J'ai tellement de dégout en moi que je me fais peur.
Alors je vais continuer à écrire parce que c'est une chose que j'aime beaucoup et même si ce n'est pas du grand art , cela m'est égal.
Mais je vais aussi commencer une psychothérapie...on me l'avait conseillé à plusieurs reprises et moi je tentais de repousser cette issue..je me croyais plus maligne , je croyais que je pourrais faire face comme une grande..que c'était inutile et illusoire que de croire que des professionnels pourraient m'aider.
Simplement ; aujourd'hui je ne vois pas d'autres solutions...
Ma crainte à l'heure actuelle ? Que cette thérapie ne finisse jamais.
J'appréhende ce moment...
Que vais-je dire?
Comment vais-je réagir?
Je sais juste qu'il est temps...qu'il le faut...c'est un début.
15:37 | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Ta détresse me crève le coeur ...
Fais la cette thérapie, ces professionnels sont là pour ça, pour nous aider à avancer dans ces moments si terribles ...
Que vas tu dire ? Ne t'inquiète pas pour ça, il va discuter avec toi, de tout de rien, et petit à petit il t'ammènera à vider ton coeur. Tu peux avoir confiance, ce sont des gens de métier et je le répète, ils sont là pour ça ;-)
N'aie crainte du qu'on dira t on ... !!! Il n'y a aucune honte à faire une thérapie ... bien au contraire ;-)
Je t'embrasse fort Anne, laisse toi guider, pense à toi et prend soin de toi.
Écrit par : Féline | 18/12/2011
merci=))
je crois qu'il est temps parce que je n'en peux vraiment plus et tu as raison ce sont des professionnels et je me laisserais guider pour une fois^^
Écrit par : anne | 19/12/2011
tu suis pas à pas mon parcours qui a commencé le 28 avril 1998
je t'écris ce petit poeme,comme il me vient
NON,OUI
non jamais on ne guéri
oui on fait des conneries
non,cette douleur,jamais ne fini
oui,on reste des incompris
non,rien ne le,la remplacera
oui,on n'est plus jamais idem
non rien ne s'effacera
oui,on change de vie
non pas pour une plus jolie,
oui car en perdant ceux qu'on aime
non on ne vit plus,
oui on survit
oui on a envie de les suivre
non ,il ne faut pas,
oui la mort est facile,
non elle n'est pas la solution
oui il faut continuer à vivre
non on n'a pas perdu il y a la raison
oui,ils ne sont plus à la maison
non ,jamais il ne reviendront
oui c'est ici bas qu'ils nous faut attendre
non ,ne pas refuser les mains qui se tendent
oui pour nous tirer vers le haut
non pas pour plaire à certains
oui continuer à se lever le matin
non pour soi meme
oui pour nos autres enfants
non il ne faut pas partir
oui notre vie leur appartient
non ne pas leur lacher la main
oui car eux AUSSI,on les aiment
Écrit par : chantal | 25/12/2011
merci du fond du coeur ça me touche , un peu comme si tu étais mon guide dans cette épreuve...
Écrit par : anne | 25/12/2011
La psychothérapie on la commence quand on en a besoin. Alors, si tu penses qu'il est temps, c'est que tu es prête. Il ne s'agit pas de guérir, mais d'être en paix. Et puis, si parmi ton entourage, tu as l'impression d'être la seule à réagir comme ça : n'est-ce pas normal ? Tu es la seule à être sa mère, à l'avoir porter, à l'avoir mis au monde.
Bon courage
Il y a longtemps que j'avais pas pris le temps de passer. Grève demain contre les fermetures de postes, et je sais qu'aux jours heureux tu t'es exprimé sur ce sujet. Bon courage …
Écrit par : Sar@h | 22/01/2012
Merci Sar@h , il est temps , le plus dur reste à trouver un bon thérapeutes , j'ai plusieurs pistes ; ainsi que l'adresse d'un bon magnétiseur..Comme tu le soulignes c'est pour être en paix et non guérir
je te souhaite bon courage pour la grève de demain , ils nous cassent les bonbons à vouloir supprimer des postes à tout va...je croise les doigts pour la rentrée prochaine , je postule pour 2 postes vacants en Ariège , donc plus près de mon domicile , jusqu'à présent je ne voulais pas muter mais désormais , plus près je serais de mes enfants et mieux je me porterais
bises
Écrit par : anne | 22/01/2012
Je viens de découvrir ton blog par "linterlmédiaire" de solidarité pour parents endeuil. Aujourd'hui, le 21 octobre cela fait 1348 jours que ma Laeti est partie de l'autre côté(mucoviscidose). Je me retrouve dans tes mots, comme bcp de mamans, peu de papas s'expriment. Hier, je n'étaispas au top, comme l'on dit, et une amie(c'était une des infirmières de Laeti) me parlait de ses déboires amoureux, de son divorce, et je me sentais "ailleurs", depuis la mort de ma fille, je suis moins "réceptive".
En janvier, 4 ans après le décès de Laeti, j'ai commencé une théraphie. Cela m'aide, mais ne résoud pas tout, c'est sûre. La 1ere fois que j'ai parlé de Laeti, Béatrice m'a dit : "Domi, on ne fait JAMAIS le deuil d'un enfant. Cette approche me convenaitpar rapport à tout ce que l'on pouvait me dire. Laeti avait 24 ans. J'aimerais tellement écrire d'autres choses.....................
Écrit par : domi | 21/10/2012
Merci Domi pour ton témoignage , c'est tout à fait vrai que l'on ne fera jamais le deuil de nos enfants...on apprend à vivre sans et il y a des moments très durs.
pour la thérapie , je n'ai toujours pas franchis la cap , car au moment où j'écrivais cette note , l'un de mes fils , Pierrick , était lui-même au plus mal ( il a deux de moins que son frère Quentin) et donc j'ai préféré prendre un rendez-vous pour lui , parce que les enfants passeront toujours avant ma propre vie.l'idée du psy n'est complètement abandonné et je lis que tu y es allée 4 ans après le décès de ta fille , alors , j'attendrais que je ressentes vraiment le besoin mais c'est vrai qu'avec le recul , j'hésite quand même un peu car même si ce sont des professionnels , je me demande si ils peuvent vraiment nous comprendre...
En tout ça me fait plaisir de savoir que des personnes comme moi se retrouvent dans mes écrits , finalement j'ai eu raison de le créer , ça me donne l'impression d'être encore utile
Écrit par : anne | 21/10/2012
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