08/06/2014
La force de la Vie....
Je ne sais plus si je dois compter en mois ou en années, déjà 3 ans et un mois ou alors trente sept mois? ....Peu importe trop longtemps déjà et même si j'ai toujours le sentiment que le temps s'est arrêter, force est d'admettre qu'il n'en est rien...
Le temps n'a jamais cessé de passer , les aiguilles de l'horloge ont continué de tourner...inlassablement et forcément la vie a poursuivi sa route en m'entraînant avec elle...j'ai continué à me lever chaque matin et chaque matin , j'étais en vie.
Alors bon gré ,mal gré,j'ai accompli ma tâche et après de si nombreux mois, de si nombreux questionnements, de si nombreux doutes et de si nombreux sentiments , passant de la colère à la joie, il a bien fallu reconnaître que la vie était toujours présente malgré ton absence.
Entrecoupée de périodes sombres, la vie est là...
Après tout ce temps; je commence vraiment à lâcher prise, j'ai réalisé que pour m'en sortir , il fallait essayer d'accepter , c'est encore difficile à écrire et à en prendre pleinement conscience, n'empêche que c'est l'unique solution pour espérer finir mes jours en paix.
Est-ce que cela vient de moi? ou est-ce la vie qui finalement est plus forte?
Certainement un peu des deux.
Toujours est-il que désormais je ne fais plus semblant d'aller bien si je vais mal et dorénavant lorsque l'on me demande si je vais bien , je réponds le plus franchement possible et j'évite de minimiser ou d'aggraver l'état dans lequel je me trouve...
J'ai toujours été d'une nature enjouée et je suis convaincue que c'est cette même nature qui m'a sauvée la vie en partie.
Je crois qu'au bout du compte , je suis restée plus ou moins la même personne avec juste une blessure interne; invisible, qui restera à vie et que je garde au fond de moi.
J'affirme haut et fort que l'on peux survivre à la mort de son enfant.
Je suis persuadée que plus on se complaît dans le rôle d'une victime et moins on a de chance de s'en sortir.
Je l'ai déjà dit et redit, la souffrance que l'on éprouve est une douleur intime, qui nous appartient et que l'on ne peut partager avec personne...Quand elle se réveille, il faut se laisser aller,pleurer ou hurler, écrire , à chacun de trouver sa façon d'évacuer cette peine infinie.
Ensuite s'en suivra forcément un bien-être salvateur, c'est paradoxal mais c'est ainsi.
Bien-sûr le manque est toujours là, mais je suis tellement persuadée qu'il m'accompagne à chaque seconde,que j'ai la sensation de sa présence...
Toutes les photos; vidéos, tous les souvenirs sont bel et bien là; il est avec moi tout le temps, viscéralement ancré en moi; il est une partie de moi et je le retrouve dans ses frères...et quand ce manque devient trop lourd, je l'écoute chanter et ça me rend heureuse, et fière de l'avoir mis au monde.
Parce que même si nous n'avons vécu que 19 ans ensemble , ce fut 19 belles années, malgré nos coups de gueules, et quand j'y repense , ça me fait sourire et je ne regrette rien , parce que les engueulades ,il les méritait, tout comme les encouragements que je n'ai jamais cessé de lui prodiguer.
Alors je vous le dis, non, je ne suis pas forte, c'est la vie qui l'est...
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